CE QUE JE RETIENS DE MON EXPÉRIENCE À WOMEN DELIVER

Women Deliver c'est 8000 personnes de plus de 175 pays. Des dirigeants, des activistes, des acteurs de changements dans les communautés, des professionnels etc. Tous réunis pour discuter, échanger, trouver des pistes de solutions, oeuvrer ensemble pour la santé et les droits des femmes partout dans le monde. Ça se passait à Vancouver, pendant 4 journées pleines.Women Deliver Conference with World Vision 

Mon privilège

En tant que femme et mère vivant au Canada, je sais le privilège que j'ai de pouvoir accéder à des services et soins répondant à mes besoins et ceux de ma famille. J'ai cependant grandi au Burkina Faso, mon tendre pays. J’étais bien consciente que des milliers de femmes et de filles n'avaient pas les mêmes opportunités que moi et ne jouissaient pas des mêmes droits que moi.J'ai passé mon adolescence au Burkina Faso. Je suis vraiment reconnaissante d'avoir grandi dans une famille où mes parents avec les moyens financiers dont ils disposaient, ont mis en priorité notre éducation, notre santé, notre bien-être.  Filles comme garçon: ma grande soeur, moi et mon petit frère.Encore plus bénie d'avoir grandie avec une mère sage-femme qui a été là quand nos corps changeaient ma sœur et moi.Nous avons eu des discussions avec elle sur nos règles, ce que ça voulait dire, la sexualité etc. Nos menstruations ne nous ont jamais empêché de nous éduquer car nous avions aucun problème à nous procurer des serviettes sanitaires. Nous avons été à l'école primaire, collège, lycée ,et avons poursuivi nos études à l'étranger. Je le répète UNE GRÂCE. 

La réalité

Il y a un nombre alarmant de femmes, adolescentes et filles ne jouissant pas de leurs droits fondamentaux. Qui ne peuvent pas décider quoi faire de leurs propres corps. Elles voient leur dignité arrachée, et certaines ultimement perdent leurs vies. Comme il a été dit au cours de la conférence, les droits et la santé sexuelle et reproductive des femmes est une question de vie ou de mort. En effet, il a été démontré qu’éduquer les femmes et adolescentes sur l’importance de la planification familiale et des méthodes de contraception peut prévenir jusqu’à 73% des décès liés à la maternité.Assister donc à cette conférence d'envergure internationale avec Vision Mondiale dans le cadre de leur initiative ENRICH- 1000 Day Journey a été une expérience incroyable. À travers toutes les sessions, toutes les histoires vécues troublantes racontées par des femmes d'une force et d'une résilience incroyable; j'ai appris beaucoup, compris beaucoup, confirmé des idées que j'avais.  Je voulais donc partager avec vous quelques points ci-dessous. 

1.  DES FEMMES ET FILLES ÉDUQUÉES, EN SANTÉ ET QUI ONT UN POUVOIR DÉCISIONNEL SONT DES AGENTS DE CHANGEMENT

Sans doute, la phrase clé de cette conférence. Nous avons parlé du gros gap dans l'égalité genre sur des sujets comme l'éducation, la nutrition, le pouvoir de décision dans les foyers etc. Lorsqu'une femme doit par exemple demander l'autorisation de son mari avant de prendre une contraception, lorsque des parents vont décider de miser sur l'éducation du garçon et non de la fille; il y a un GROS PROBLÈME.La nutrition ( on parle de qualité ici et non de quantité ) a également un impact incroyable sur le développement physique mais aussi cognitif des enfants. Quand un enfant ne mange pas à sa faim, il ne peut pas adéquatement suivre les cours.À travers l’initiative ENRICH -1000 Day Journey, Vision Mondiale Canada supporte la santé des femmes et des enfants dans des communautés vulnérables notamment en Tanzanie, Kenya, Myanmar et Bangladesh. Les 1000 premiers jours de la vie d'un enfant ( et même dès la conception ) seront critiques pour sa croissance, son habileté à apprendre et à rester en santé.Women Deliver Conference, ce que je retiens de mon experience à Women Deliver 

2.  LES COMMUNAUTÉS DOIVENT "ÊTRE AU VOLANT DU BUS”

Les femmes doivent être représentées et être au centre de la conversation lorsque des programmes sont mises en place. Elles doivent être les personnes qui mettent en place des solutions dans leurs communautés. Elles seules vivent la réalité locale. Les programmes doivent donc non seulement les solliciter, leur donner un pouvoir décisionnel; mais également travailler en prenant en compte les réalités de chaque communauté.Que ce soit en les éduquant ( elles et les hommes, je reviendrai là dessus plus tard ) sur leurs droits, la planification familiale, l'autonomie entre autres. Les communautés doivent conduire le bus du changement.Comme la jeune  et vibrante activiste de la Zambie  Natasha Mwansa l'a dit " Anything for us, without us, is against us ”. En traduction libre, "Si vous faites une chose pour nous, sans nous impliquer, vous la faites donc CONTRE nous ". 

3.  LES HOMMES COMME ALLIÉS

J'ai été vraiment contente de voir que ce terme n'est pas seulement une phrase à dire juste pour la forme. En effet, des programmes et initiatives sont activement mis en place pour éduquer les hommes et les garçons. Lorsqu'une femme tombe enceinte après une relation sexuelle, cela veut dire qu'il y a un homme impliqué. Quand une femme a plusieurs enfants malgré elle, cela veut dire qu'il y a un homme impliqué.Des programmes comme Men Care, visent à défier des normes de genre. Par exemple en impliquant les hommes dans les tâches quotidiennes à la maison. Ils forment des groupes d'hommes voulant voir les choses changer. Ils les éduquent sur l'importance des droits et la santé sexuelle et reproductive des femmes et filles. Ces hommes deviennent des alliés et par la foulée, entraînent d'autres hommes de la communauté avec eux.D’ailleurs, durant la conférence, un jeune activiste a insisté sur le fait qu’il ne faudrait pas seulement mettre le focus sur les femmes. Mais aussi sur les hommes, surtout les jeunes hommes. 

4. L'ENGAGEMENT DES JEUNES

Ce sont les jeunes d'aujourd'hui qui vont changer les instances dans les prochaines années. Nous voyons de plus en plus de fervents jeunes activistes qui créent des organismes ayant un impact incroyable. Des jeunes qui demandent à être écoutés, qui prennent la parole. Ce n'est pas un hasard. Dans plusieurs des sessions que ce soit concernant la nutrition, la santé sexuelle et reproductive, l'égalité genre; tous insistaient sur le fait que la jeunesse doit être éduquée et consciente de ces enjeux importants.Au Bangladesh par exemple, Sumi Kaiser 19 ans est une leader bien connue dans sa communauté. Elle fait partie d’un groupe d’adolescentes qui prennent en main les problèmes affectant leur communauté. Elles  trouvent des pistes de solutions sur comment prévenir le mariage des filles à un jeune âge et leur santé sexuelle et reproductive. La jeunesse est le moteur des mouvements, le moteur du changement. 

5. NOUS SOMMES TOUS DES AGENTS DE CHANGEMENT

À la dernière journée de Women Deliver, j'ai assisté à une conférence marquante. Durant celle-ci, des femmes à la tête de mouvements importants ont pris la parole. Parmi elles, Zoleka Mandela ( la petite fille de Nelson Mandela ) et Tarana Burke, créatrice du mouvement #MeToo. Elles ont parlé de ce qui les a poussées à commencer. D ce qui se passe quand plusieurs voix se rassemblent pour exiger le changement.D'ailleurs, au jour 2 de la conférence, le gouvernement du Canada a annoncé une nouvelle démontrant que les voix ont été entendues. Un engagement annuel de $1,4 milliards de dollars à l’égard de la santé des femmes et des enfants partout dans le monde à compter de 2023. Un investissement qui aura une grande magnitude et qui changera la vie de milliers de personnes.S'il y a bien une chose à retenir de Women Deliver, c'est que chacun de nous a la capacité d'être un agent de changement. À grande ou à petite échelle, notre voix, aussi petite nous semble-t-elle; peut porter loin.Women Deliver Conference Vancouver 

Élevons nos voix

Une histoire parmi tant d'autres, celle de Meryem. Forcée au mariage en Éthiopie à 12 ans, qui maintenant dans le cadre du programme Born On Time est une leader dans sa communauté, éduquant ses paires sur l'égalité genre et les mariages précoces des jeunes filles.“Nous pensions que ça ne finirait jamais, mais maintenant, nous avons espoir". Ce sont des propos tenus par les femmes de sa communauté qui majoritairement comme Meryem, ont été mariées à un jeune âge. Lésées de leurs droits fondamentaux à l'éducation, de décider quand et combien d'enfants avoir.Meryem est une voix qui se lève pour revendiquer que les choses changent. Moi qui écrit cet article pour parler de mon expérience, de mes apprentissages, je suis une voix! Vous qui dans vos foyers vos vies vous assurez que l'égalité genre et les droits des femmes et enfants soient respectés; vous êtes des voix!L’annonce du gouvernement du Canada passe bien le message que notre petite voix peut résonner loin. Nous devons juste être persistants, déterminés et consistants.Merci à Vision Mondiale Canada pour ces 4 jours inoubliables.** Prenez une seconde pour signer la pétition ci-dessous. Célébrons et supportons le Gouvernement Canadien à continuer d'être un leader pour les droits et la santé des femmes et enfants partout dans le monde.

CLIQUEZ ICI POUR SIGNER LA PÉTITION

++ Cet article est en partenariat avec Vision Mondiale. 

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